Amnesty International a rendu hommage à Christopher Keith Hall, conseiller juridique de longue date de l’organisation, qui est décédé le 27 mai à l’âge de 66 ans après s’être battu contre un cancer. Ses collègues ont décrit cet homme comme un avocat passionné dont l’engagement indéfectible en faveur de la justice internationale – il voulait que l’obligation de rendre des comptes soit respectée pour les crimes de droit international tels que le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité – a été une composante essentielle du succès de la campagne visant à la création d’une Cour pénale internationale (CPI) en 1998. « Christopher a été l’un des principaux architectes de la campagne en faveur de la création d’une juridiction devant laquelle les responsables des pires atteintes aux droits humains seraient traduits en justice. Le principe de cette instance était de faire en sorte que les victimes de ces crimes puissent tenter d’obtenir justice lorsque l’État concerné n’avait pas la capacité ou la volonté de le faire, a déclaré Widney Brown, directrice générale chargée des questions relatives au droit international et à la stratégie politique au sein d’Amnesty International. « Cet homme et son travail étaient éminemment respectés par de grands spécialistes du droit, et ses efforts immenses dans le domaine de la justice internationale perdureront dans le travail d’Amnesty International visant à obtenir réparation pour les victimes de violations des droits humains partout dans le monde. » Que ce soit pour faire pression sur les États afin qu’ils ratifient et appliquent le Statut de Rome de la Cour pénale internationale ou pour veiller à ce que les auteurs de graves violations des droits humains ne bénéficient d’aucun « refuge sûr », Christopher Hall poursuivait ses objectifs avec diligence et une précision de langage hors pair. Sa contribution à la création d’une Cour pénale internationale forte, efficace et indépendante reposait sur des travaux auxquels il avait précédemment participé en faveur de l’établissement d’une juridiction universelle et pour contester les immunités et amnisties qui permettent aux responsables d’échapper à la justice. Cependant, ses rapports avec les victimes d’atteintes aux droits humains n’étaient pas uniquement théoriques. Il a atteint sa majorité aux États-Unis pendant la guerre du Viêt-Nam, et le temps qu’il a passé dans ce dernier pays à accomplir son service militaire est partiellement à l’origine de sa passion pour la justice – notamment en faveur des civils pris pour cible lors de conflits armés. Christopher Hall a effectué ses premières années d’études à l’université de Columbia à New York, avant d’obtenir son doctorat à la faculté de droit de l’université de Chicago en 1978. Après son admission au barreau, il a occupé divers postes au sein de cabinets d’avocats, comme professeur de droit et comme substitut du procureur général de l’État de New York. Lorsqu’il exerçait au cabinet Fried, Frank, Harris, Shriver & Jacobson, il a effectué bénévolement un travail de grande ampleur pour défendre des réfugiés cubains et haïtiens. Il a rejoint le Secrétariat international d’Amnesty International, à Londres, en 1990. En 2004, il a été nommé conseiller juridique en chef chargé du programme Justice internationale. Il a publié de nombreux écrits sur divers sujets et était un expert reconnu en matière de justice internationale. Il laisse derrière lui son épouse Françoise et leurs deux filles, Olivia et Catriona.