L’ONU demande au Japon de rétablir la dignité des «femmes de réconfort» de la Seconde Guerre mondiale

Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a demandé au gouvernement japonais de rétablir la dignité des victimes du système d’esclavage sexuel utilisé par l’armée japonaise.

Le Comité a adressé au gouvernement japonais ses observations finales et ses recommandations jeudi 30 novembre. Il s’est notamment dit préoccupé par le fait que le Japon n’a toujours pas accepté sa responsabilité en ce qui concerne le système des « femmes de réconfort » mis en place pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 15 octobre, le Comité a étudié le rapport du Japon relatif à l’application dans le pays du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Il a formulé la recommandation suivante : « Le Japon devrait accepter sa responsabilité légale et présenter des excuses sans réserve pour le système des “femmes de réconfort”, d’une manière qui soit acceptable pour la majorité des victimes. À ce sujet, le pays devrait restaurer la dignité des victimes, poursuivre les responsables qui sont encore en vie, prendre immédiatement des mesures législatives et administratives pour indemniser de manière adéquate les survivantes, éduquer les élèves et le public sur la question et sanctionner toute tentative visant à diffamer les victimes ou nier les événements en cause. »

Cette recommandation fait suite aux résolutions adoptées par le Canada, les États-Unis, les Pays-Bas et les 27 États membres de l’Union européenne exhortant le gouvernement japonais à présenter publiquement, formellement et de manière non ambigüe des excuses pour les crimes commis contre ces femmes.

Amnesty International, qui travaille sur les cas des « femmes de réconfort » dans le cadre de sa campagne Halte à la violence contre les femmes, a accueilli cette recommandation avec une grande satisfaction. L’organisation appelle le gouvernement japonais à :

reconnaître son entière responsabilité dans le système des « femmes de réconfort », en reconnaissant publiquement les souffrances auxquelles ces femmes ont été soumises et en leur rendant leur dignité ;
présenter des excuses complètes pour les crimes commis contre ces femmes ;
indemniser directement, de manière réelle et appropriée, les victimes et leur proche famille ;
rendre compte de manière exacte du système d’esclavage sexuel dans les manuels d’enseignement sur la Seconde Guerre mondiale.