Les États-Unis et d’autres pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) fournissent des armes à l’Afghanistan, qui pourraient être utilisées pour commettre de graves violations des droits humains d’après Amnesty International.
Lors du sommet de l’OTAN, cette semaine à Bucarest (2-4 avril), Amnesty International s’est inquiétée des quantités excessives d’armes légères, d’armes de petit calibre et de munitions fournies par des États membres de l’OTAN et leurs alliés aux forces de sécurité et à la police afghanes. Il existe un risque important de voir ces équipements être utilisés pour commettre de graves violations du droit international relatif aux droits humains et du droit international humanitaire.
Amnesty International craint que les civils pris au piège du conflit armé qui frappe l’Afghanistan ne soient de plus en plus exposés, les différentes parties (notamment le gouvernement afghan, les forces armées internationales et les talibans) ne remplissant pas les obligations qui leur incombent aux termes du droit international.
Bien que des millions d’armes légères se trouvent déjà en Afghanistan, 409 022 nouvelles armes légères ont été importées et redistribuées depuis 2002, selon des informations reçues par Amnesty International. Pourtant, les forces de sécurité afghanes (police, armée et services de sécurité compris) ne comptent au total que 182 000 personnes.
Le niveau de l’approvisionnement en armes est inquiétant, car la population est déjà cernée par des armes légères dont elle subit les méfaits. Les procédures visant à réformer le secteur de la sécurité en Afghanistan n’aboutissent pas. Certaines garanties essentielles comme la gestion des stocks, la formation en matière de droits humains, l’encadrement du recours à la force et la transparence des contrôles n’ont toujours pas été mises en place.