Huit personnes blessées lors d’agressions au Queer Festival de Sarajevo

Plusieurs personnes ont été agressées mercredi 24 septembre, à la fin de la première journée du Queer Festival de Sarajevo. Selon les informations recueillies, l’attaque lancée par des dizaines de jeunes hommes contre des participants au festival a fait huit blessés, dont des policiers. Pour les organisateurs de cette manifestation, la police a mis les personnes présentes en danger en laissant les manifestants homophobes s’approcher trop près du lieu du festival, prévu pour durer quatre jours.

Mis sur pied par l’ONG Udruženje Q, qui défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres, le festival avait ouvert à l’École des beaux-arts de Sarajevo, en plein cœur de la capitale de la Bosnie-Herzégovine. Les agressions ont contraint les organisateurs à fermer les portes de la manifestation au public.

Amnesty International a demandé aux autorités de mener sans délai une enquête exhaustive sur les agressions perpétrées, de traduire les responsables présumés de ces actes devant la justice et de veiller à ce que les participants au festival bénéficient de la sécurité appropriée.

« L’appel des défenseurs des droits des homosexuels en faveur de l’égalité devant la loi et de la fin des discriminations s’est heurté à l’intolérance et à la violence », a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Les organisateurs du festival et leurs sympathisants, dont des journalistes, ont reçu et continuent de recevoir des menaces de mort. Des affiches homophobes sont distribuées très largement et placardées dans des lieux bien en vue. Certains médias ont utilisé un langage homophobe et tenu des propos mensongers sur les objectifs du festival.

Dans une lettre adressée début septembre au Premier ministre de Bosnie-Herzégovine, Nikola Špiric, Amnesty International avait exprimé sa préoccupation à propos du climat d’intimidation qui se développait dans le pays contre les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles ou transgenres ; elle l’avait appelé à assurer la protection des droits de ces personnes.

L’organisation n’a pas reçu à ce jour de réponse à son courrier. L’insuffisance manifeste des mesures prises par les autorités pour empêcher les actes d’intimidation et de violence pendant le festival montre que ses recommandations n’ont pas été entendues.