Les dirigeants du G20 doivent annoncer et prendre des mesures concrètes pour endiguer Ebola

Les dirigeants des États du G20 se réunissant les 15 et 16 novembre en Australie doivent immédiatement prendre des mesures afin de mettre à disposition sans discrimination le personnel, le matériel et le financement nécessaires pour endiguer l’épidémie d’Ebola, ont déclaré plusieurs organisations internationales non gouvernementales (OING) de premier plan samedi 15 novembre. Amnesty International, Oxfam International, Plan International, l’Alliance internationale Save the Children et WaterAid sont présentes collectivement dans les trois pays touchés et ont une analyse claire des besoins énormes qu’il reste à satisfaire. Ces cinq OING ont adressé une pétition aux 20 plus grandes puissances économiques du monde, afin qu’elles prennent des mesures concrètes pour remporter le combat contre Ebola. En quelques semaines, 165 490 personnes du monde entier l’ont signée pour exprimer leur solidarité envers les populations touchées par Ebola et rappeler aux dirigeants du G20 que la marge de manœuvre permettant de maintenir l’épidémie sous contrôle était en train de se réduire rapidement. « Les dirigeants du G20 doivent se rappeler que, dans le contexte d’une situation d’urgence sanitaire comme l’épidémie d’Ebola, les États sont tenus, en vertu du droit international relatif aux droits humains, de prêter assistance s’ils sont en mesure de le faire, a déclaré Steve Cockburn, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale. « Il faut rapidement transposer les réponses nationales et mondiales à plus grande échelle, et ce en veillant à respecter, protéger et concrétiser tous les droits humains des patients, du personnel soignant et des populations au sens large. » Avant le sommet, Amnesty International, Oxfam International, Plan International, l’Alliance internationale Save the Children et WaterAid ont organisé plusieurs campagnes, manifestations publiques et réunions dans toutes les régions du monde, notamment en Australie, au Japon, en Espagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni. « L’épidémie d’Ebola nous a rappelé la fragilité des systèmes de santé de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et la nécessité de promouvoir l’amélioration des installations sanitaires, l’approvisionnement en eau saine et l’adoption de bonnes pratiques en matière d’hygiène dans les politiques et plans de développement nationaux, a déclaré Mariame Dem, responsable de WaterAid pour la région Afrique de l’Ouest. « La communauté internationale doit intensifier ses efforts et envisager des solutions durables portées par les intéressés. Toutes ces démarches doivent être liées à une stratégie à long terme garantissant que nos systèmes de santé englobent des programmes destinés à faire évoluer les comportements afin de renforcer les stratégies de prévention. » Depuis que l’épidémie d’Ebola a débuté en Guinée, en décembre 2013, avant de se propager au Liberia et en Sierra Leone, le nombre de cas signalés n’a cessé de croître. On a déjà recensé plus de 5 000 morts en Afrique de l’Ouest, et la situation met les enfants en danger. « La propagation du virus Ebola concerne tout le monde. Cependant, les enfants sont particulièrement exposés lorsqu’ils assistent à des bouleversements, à des décès, à des situations de panique et même à une stigmatisation. Il est important que toutes les stratégies relatives à Ebola comprennent des interventions adaptées aux enfants, dont la protection et le bien-être doivent être primordiaux », a déclaré Damien Queally, directeur régional adjoint de Plan chargé de la lutte contre Ebola. Une immense vague de solidarité internationale doit se préparer en faveur des pays touchés. « Certains pays ont décidé de se dépasser, notamment Cuba en déployant rapidement du personnel médical et le Nigeria en s’engageant récemment à envoyer 600 soignants, a déclaré Natasha Quist, directrice générale de l’Alliance internationale Save the Children. « Des milliers d’enfants ont déjà perdu des parents et des êtres chers, et les répercussions en matière sociale, sanitaire et économique ont été dévastatrices. De nouveaux cas ayant été confirmés au Mali, la communauté internationale doit aussi appuyer les efforts régionaux visant à sensibiliser les populations et à endiguer l’épidémie. Aujourd’hui, le combat est loin d’être terminé et chacun des pays du G20 – et pas seulement une poignée – doit faire sa part. » « La marge de manœuvre permettant de contrôler la propagation d’Ebola se réduit rapidement. Le G20 est le mieux placé pour tenir lieu de chef de file et fournir les ressources absolument nécessaires. Il est inacceptable de se cacher derrière la générosité des autres si l’on entend s’attaquer à l’urgence immédiate et veiller au relèvement de la région sur le long terme », a déclaré Vincent Koch, responsable de la réponse opérationnelle d’Oxfam face à Ebola.