Réagissant aux violences commises à Haïti dans le sillage des manifestations liées au dossier Petrocaribe, Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International, a déclaré :
Amnesty International est préoccupée par les troubles qui ont eu lieu à Haïti à la suite des mouvements de protestation populaires organisés pour réclamer la transparence au sujet de l’utilisation des fonds Petrocaribe. Nous avons reçu des informations très inquiétantes signalant que la police a eu recours à la force contre des civils au cours de ces manifestations et que plusieurs personnes ont été tuées ou blessées lors d’affrontements marqués par l’usage d’armes à feu.
L’État haïtien est juridiquement tenu de veiller à ce que l’usage de la force lors d’une manifestation soit légitime, nécessaire et proportionné, ce qui implique que les armes à feu ne doivent être utilisées qu’en dernier recours et en cas de risque imminent pour la vie de personnes. Nous demandons aux autorités haïtiennes d’ouvrir une enquête indépendante et impartiale pour faire la lumière sur ces faits et pour identifier les responsables et les déférer à la justice dans le cadre d’une procédure équitable.
Nous dénonçons le fait d’invoquer la nécessité de maintenir l’ordre public pour justifier un recours excessif à la force, quand les opérations de maintien de l’ordre ne se font pas dans le respect des normes relatives aux droits humains. À l’avenir, en cas de manifestation, les opérations de maintien de l’ordre devront être menées en veillant à éviter la violence et à respecter les droits de réunion pacifique et à la liberté d’expression, et non en privilégiant la répression.
Nous dénonçons le fait d’invoquer la nécessité de maintenir l’ordre public pour justifier un recours excessif à la force, quand les opérations de maintien de l’ordre ne se font pas dans le respect des normes relatives aux droits humains
Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International