Égypte. Arrestation arbitraire et torture d’un chercheur étudiant les questions de genre en Italie

En réaction à l’arrestation arbitraire du chercheur égyptien Patrick Zaki, qui poursuit actuellement des études de troisième cycle sur le genre en Italie et a été arrêté à son arrivée à l’aéroport du Caire vendredi 7 février 2020, pour des accusations de « diffusion de fausses informations » et « incitation à manifester », Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :

L’arrestation arbitraire de Patrick Zaki et la torture qu’il a subie illustrent une nouvelle fois la répression étatique bien ancrée qui s’abat sur les opposants présumés et les défenseurs des droits humains.

Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International

« L’arrestation arbitraire de Patrick Zaki et la torture qu’il a subie illustrent une nouvelle fois la répression étatique bien ancrée qui s’abat sur les opposants présumés et les défenseurs des droits humains, et atteint chaque jour des niveaux inédits.

« Nous invitons les autorités égyptiennes à libérer Patrick Zaki immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement en raison de son travail en faveur des droits humains et des opinions qu’il a exprimées sur les réseaux sociaux. Elles doivent ouvrir une enquête indépendante sur les actes de torture qu’il a subis et assurer sans délai sa protection. »

Complément d’information

Patrick Zaki est chercheur spécialisé dans les questions de genre à l’Initiative égyptienne pour les droits de l’individu (EIPR) et étudiant de troisième cycle en Italie. Selon son avocat, Samuel Tharwat, Patrick Zaki a été interrogé pendant 17 heures, les yeux bandés et les mains menottées, par des membres de l’Agence nationale de sécurité, tout d’abord à l’aéroport, puis dans un lieu tenu secret géré par l’Agence à Mansoura. Ils l’ont interrogé sur son travail de défense des droits humains et sur le but de son séjour en Italie. Au cours de cet interrogatoire, il a été fréquemment menacé, frappé à l’estomac et dans le dos, et soumis à des décharges électriques.

Le 8 février, le parquet a ordonné son placement en détention pour 15 jours dans l’attente d’un complément d’enquête.