Slovaquie. Il faut rejeter les tentatives visant à faire reculer l’accès à l’avortement

En amont du vote du Parlement qui devrait se tenir jeudi 11 novembre sur un projet de loi qui restreindrait sévèrement l’accès à l’avortement en Slovaquie, Rado Sloboda, directeur d’Amnesty Slovaquie, a déclaré :

« Le fait d’imposer des obstacles injustifiés et dangereux à l’accès à l’avortement mettrait en danger la santé, et même la vie, des femmes, des filles et des personnes susceptibles d’être enceintes, et constituerait une violation de leurs droits humains.


« En limitant les droits d’une personne à prendre des décisions sur ce qui arrive à son propre corps, la Slovaquie irait à contre-courant de la vague de changement qui a vu plus de 50 pays modifier leurs lois au cours des 25 dernières années pour permettre un plus grand accès à l’avortement.

« Pour cette raison, alors qu’il s’agit de la troisième année consécutive que le Parlement tente d’adopter une loi draconienne sur l’avortement, nous appelons une fois encore les parlementaires à rejeter intégralement ce projet de loi, et à s’abstenir de toute nouvelle tentative dangereuse et discriminatoire visant à limiter les droits sexuels et reproductifs en Slovaquie.

Complément d’information
Le projet de loi originel vise à allonger le délai de réflexion obligatoire, déjà intrinsèquement problématique, avant qu’une femme ne puisse accéder à un avortement sur demande en le faisant passer de 48 à 96 heures, sauf si la santé ou la vie de la femme est en danger immédiat. Il instaurerait en outre l’obligation de donner les motifs de la demande d’interruption de grossesse.

Le projet de loi cherche également à limiter les informations vitales et scientifiquement fondées que les professionnel·le·s de santé peuvent rendre publiques à propos des services d’avortement sûrs et des lieux où y accéder légalement, en interdisant toute « publicité » relative à l’avortement.

Plus de 100 organisations, dont Amnesty International, ont appelé les membres du Parlement slovaque à rejeter le projet de loi visant à restreindre l’accès à l’avortement.

Le Parlement procédera demain au vote sur les propositions d’amendements et le vote sur la totalité du projet de loi aura lieu plus tard.

Au titre de la législation actuelle, le recours à l’avortement est légal jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse, ou jusqu’à la fin de la 24e semaine pour raisons médicales. Pourtant, les personnes qui souhaitent avorter sont confrontées à de nombreuses barrières néfastes à l’accès aux services dont elles ont besoin et auxquels elles ont droit en Slovaquie, et ce projet de loi ne ferait qu’empirer la situation.