En réaction aux informations selon lesquelles dans le cadre du procès des sauveteurs humanitaires Sarah Mardini et Seán Binder, la Cour d’appel de Mytilène a renvoyé l’acte d’inculpation devant le procureur du fait d’erreurs de procédure, notamment l’absence de traduction de cet acte, Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré :
« La décision rendue le 13 janvier offre aux autorités une nouvelle occasion de mettre un terme à cette épreuve et de corriger leur faute en abandonnant toutes les charges, notamment celles de crime grave qui doivent encore être précisées. Les erreurs de procédure pointées par la Cour, notamment l’absence de traduction, ne font que renforcer l’absurdité des démarches des autorités grecques qui s’en prennent à des personnes qui défendent les droits des migrant·e·s et des réfugié·e·s.
Nous leur demandons une nouvelle fois d’abandonner toutes les accusations et de permettre à Sarah et Sean de reprendre le cours de leur vie. Criminaliser ces courageux défenseur·e·s des droits humains au seul motif qu’ils ont aidé des réfugié·e·s et des migrant·e·s dans le besoin témoigne du manque de sensibilité de la Grèce et de l’Europe à l’égard de ceux qui cherchent à se mettre en sécurité à leurs frontières
Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International
« Plus de quatre années se sont écoulées depuis l’ouverture de cette enquête grotesque, qui met en suspens les vies de Sarah et de Sean, livrés à l’incertitude. Les poursuites, pour des accusations infondées de crime grave qui continuent de faire l’objet d’investigations, soulèvent de graves inquiétudes quant aux véritables intentions des autorités. Cette affaire est caractéristique de la manière dont elles peuvent détourner le système de justice pénale dans le but de sanctionner le travail des défenseur·e·s des droits humains et de les décourager. »
Complément d’information
L’acte d’accusation va maintenant être renvoyé au ministère public. Concernant Sarah et Seán, le délai de prescription pour les autres accusations de délits mineurs expirera en février 2023. L’enquête sur les accusations de crime grave portées contre eux, notamment pour facilitation d’entrée irrégulière, appartenance à une organisation criminelle et fraude, est toujours en cours.