Un portrait du journaliste Andreï Gnyot

Serbie. Le militant Andreï Gnyot ne doit pas être extradé vers le Bélarus

À l’approche de la décision finale qui doit être rendue dans l’affaire de l’extradition du militant bélarussien Andreï Gnyot, Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :

« Compte tenu des graves violations des droits humains actuellement commises au Bélarus et des dangers auxquels Andreï Gnyot sera manifestement exposé s’il y est renvoyé, il est impératif que les autorités serbes mettent immédiatement fin à la procédure d’extradition. Les charges retenues contre Andreï Gnyot sont motivées par des considérations politiques.

« Aucune personne impliquée dans des activités critiquant les autorités bélarussiennes ne devrait, en aucune circonstance, être remise au gouvernement d’Alexandre Loukachenko. La torture, l’humiliation, l’intimidation, les procès iniques et les lourdes peines d’emprisonnement sont des pratiques bien connues utilisées par les autorités bélarussiennes pour exercer des représailles contre leurs opposant·e·s.

Aucune personne impliquée dans des activités critiquant les autorités bélarussiennes ne devrait, en aucune circonstance, être remise au gouvernement d’Alexandre Loukachenko.

Marie Struthers, directrice du programme Europe de l'Est et Asie centrale à Amnesty International

« En vertu du droit international qui interdit la torture et les traitements inhumains, la Serbie doit fournir une protection à Andreï Gnyot. Nous appelons le gouvernement serbe à garantir sa sécurité et sa libération. »

Complément d’information

Andreï Gnyot, journaliste, militant et défenseur des droits humains bélarussien, a été arrêté à Belgrade, en Serbie, en octobre 2023 dans le cadre d’une alerte rouge d’Interpol, à la suite d’une demande d’extradition émise par le Bélarus et fondée sur des accusations semble-t-il infondées de violation de la législation fiscale bélarussienne. Il a passé sept mois en détention à Belgrade avant d’être placé en résidence surveillée le 6 juin 2024. La première audience portant sur son extradition, en décembre 2023, a été marquée par des violations de la procédure, et la décision du juge approuvant son renvoi forcé au Bélarus a été annulée en février 2024 par une cour d’appel. Le nouveau procès qui s’est tenu en mai 2024 a abouti à une décision d’extradition d’Andreï Gnyot, dont il fait actuellement appel. L’audience d’appel finale contre la décision d’extradition est imminente.

Andreï Gnyot, éminent cinéaste et militant bélarussien, a cofondé l’Association libre des athlètes (SOS-BY), qui a rassemblé des athlètes opposés à la répression gouvernementale à la suite des élections présidentielles largement contestées de 2020. Dans le cadre de cette répression, l’organisation a été arbitrairement qualifiée d’« extrémiste » par les autorités bélarussiennes.