Réagissant à l’annonce de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies, mercredi 18 septembre, d’une résolution exigeant qu’Israël mette fin à sa présence illégale dans le Territoire palestinien occupé dans un délai de 12 mois, qui fait suite à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) en juillet, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a déclaré :
« La résolution adoptée aujourd’hui indique clairement que l’occupation du Territoire palestinien occupé par Israël depuis 57 ans, en violation flagrante du droit international, ne peut plus continuer.
« Israël doit mettre en œuvre cette résolution immédiatement en retirant ses forces de la Cisjordanie, y compris de Jérusalem-Est annexée illégalement, et de la bande de Gaza, occupées depuis 1967. Les autorités doivent également évacuer tous les colons de Cisjordanie occupée, y compris de Jérusalem-Est, et annuler l’annexion de ce territoire en droit comme dans la pratique.
« Cette résolution donne raison aux demandes de longue date du peuple palestinien et de nombreux pays du monde, en faisant suite à l’avis consultatif historique de la CIJ qui confirmait qu’Israël a l’obligation légale de cesser son occupation illicite du Territoire palestinien occupé et sa discrimination systémique contre la population palestinienne.
La résolution adoptée aujourd’hui indique clairement que l’occupation des territoires palestiniens occupés par Israël depuis 57 ans, en violation flagrante du droit international, ne peut plus continuer
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
« Depuis plusieurs décennies, cette occupation illégale a entraîné de l’injustice, des bains de sang et des souffrances à grande échelle pour les Palestiniens et Palestiniennes. Au cours des 11 derniers mois, les violations systématiques des droits humains qui caractérisent l’occupation brutale par Israël et son système d’apartheid se sont intensifiées considérablement.
« L’assaut sans précédent mené par Israël à Gaza fait payer un tribut déplorable à la population civile, en causant des morts, des blessures, la destruction massive d’infrastructures vitales, la disparition de villes et des vagues successives de déplacement forcé. Il a rendu Gaza quasiment invivable et plongé ce territoire dans l’une des pires crises humanitaires au monde, en aggravant encore une situation déjà désastreuse sur ce plan en raison du blocus illégal de la bande de Gaza depuis 17 ans. Parallèlement, Israël a intensifié sa campagne oppressive contre la population palestinienne en Cisjordanie occupée, par le biais de ses opérations militaires meurtrières accompagnées de dommages considérables sur les infrastructures civiles, d’homicides illégaux, d’un recours croissant aux arrestations arbitraires, à la torture et à d’autres mauvais traitements, tandis que la violence des colons prolifère en toute impunité et déplace des Palestiniens et Palestiniennes.
« La mise en œuvre de la résolution de l’Assemblée générale est cruciale pour restaurer la confiance dans le droit international. C’est un tournant critique pour la communauté internationale. Les États, y compris les alliés d’Israël, doivent veiller à ce que les autorités israéliennes mettent en œuvre cette résolution et mettent fin à leur mépris persistant pour le droit international et les droits humains, ainsi qu’aux injustices historiques commises contre les Palestiniens et Palestiniennes.
« En attendant la fin de l’occupation israélienne, les États tiers doivent cesser immédiatement toute forme d’aide ou d’assistance qui contribue à maintenir cette occupation illicite, notamment en arrêtant les transferts d’armes à Israël et tous les échanges commerciaux avec les colonies illégales.
« Ils doivent aussi soutenir la création des deux mécanismes préconisés dans la résolution, l’un pour faire l’état des lieux de tous les dommages causés par l’occupation militaire israélienne, et l’autre pour traiter les violations par Israël de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Ces mécanismes doivent être conçus et dotés de ressources efficaces pour amener les responsables présumés à répondre des leurs actes, rendre justice aux victimes sans délai et mettre fin au système d’apartheid imposé par Israël à tous les Palestiniens et Palestiniennes dont les droits sont entre ses mains. »
Complément d’information
La résolution a été adoptée par 124 votes pour, 43 abstentions et 14 voix contre, dont celles des États-Unis et d’Israël. Ce texte présenté par l’État de Palestine s’appuyait sur un avis consultatif rendu en juillet par la CIJ, qui a estimé que la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé était illicite et que les colonies devaient être retirées le plus rapidement possible.