Conférence de Munich sur la sécurité. La secrétaire générale d’Amnesty International exhorte les États à résister aux attaques visant les dispositifs de protection des droits humains

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, assistera à la Conférence de Munich sur la sécurité, du 14 au 16 février, où elle sera disponible pour des interviews et demandera aux dirigeant·e·s mondiaux et autres hauts responsables de travailler vaillamment ensemble afin de s’opposer aux attaques visant les droits humains et l’architecture multilatérale mondiale, et de prévenir de nouvelles atteintes contre les dispositifs de protection des droits humains et contre un ordre mondial fondé sur des règles.

« Ces 12 derniers mois ont montré de manière saisissante à quel point le monde peut basculer dans l’horreur lorsque les États ne respectent pas les normes universelles et soutiennent que le droit international et les décisions multilatérales ne s’appliquent pas à leurs agissements. Regardez le génocide commis par Israël contre les Palestinien·ne·s à Gaza, la guerre d’agression que la Russie continue à mener contre l’Ukraine, le conflit qui fait toujours rage au Soudan, la catastrophe qui s’aggrave au Myanmar, et la récente intensification des combats en République démocratique du Congo », a déclaré Agnès Callamard.

« Après le cessez-le-feu qui a tant tardé à Gaza, et la transition du pouvoir en Syrie, on peut se demander comment parvenir à une paix et une justice durables dans de tels contextes. Les États doivent s’engager à pleinement soutenir les organes tels que la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale dans leurs efforts visant à faire respecter le droit, car tout manquement au devoir d’amener les responsables présumés à rendre des comptes ne fera qu’enhardir d’autres agresseurs et alimenter de nouveaux cycles de violence et de destruction.

Ces 12 derniers mois ont montré de manière saisissante à quel point le monde peut basculer dans l’horreur lorsque les États ne respectent pas les normes universelles et soutiennent que le droit international et les décisions multilatérales ne s’appliquent pas à leurs agissements.

Agnès Callamard, Amnesty International

« En cette période incertaine, l’humanité ne peut pas se permettre d’autres ruptures dans l’ordre international. Nous n’avons pas besoin de plus d’instabilité, de division, d’agitation ; nous n’avons pas besoin que les valeurs liées aux droits humains fassent l’objet de nouvelles attaques, ni que les engagements déjà fragiles en faveur de la lutte contre le changement climatique soient davantage compromis. Il nous faut des solutions durables, orientées vers l’avenir. Il se peut que le système multilatéral ne soit pas à la hauteur, mais l’abandonner au fond du gouffre n’est pas la réponse. La réponse réside dans le renforcement et la réforme de ce système, dans le fait de l’ancrer à une vision commune, afin qu’il puisse tenir ses promesses de stabilité mondiale et de protection universelle des droits humains. La Conférence de Munich sur la sécurité est une occasion opportune pour les dirigeant·e·s mondiaux de commencer à résoudre ces difficultés et à jeter les bases d’un futur exempt des conflits déchirants qui meurtrissent notre monde actuellement. »

Informations à destination des journalistes

Des décideur·euse·s et leaders d’opinion de plus de 100 pays assisteront à la 61e édition de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui se tiendra du 14 au 16 février.

Agnès Callamard est une experte internationale des droits humains. Fervente défenseure de la liberté d’expression, militante féministe et anti-raciste, elle a été au premier plan d’initiatives internationales visant à faire face à certains des plus grands défis de notre temps en matière de droits humains. Elle a été nommée secrétaire générale d’Amnesty International en 2021.